
Nous sommes tous un jour ou l’autre confrontés à la perte d’un être cher, et nous avons chacun notre propre regard face à la mort.
Si, en France, on associe la Fête de la Toussaint à un jour triste, au Mexique, à la fête des morts, les gens déposent des offrandes sur des autels à la mémoire des disparus.
La musique et la danse sont également au rendez-vous pour célébrer les défunts.
Je vous emmène en voyage au coeur d’une tradition bien différente qui se déroule chaque année de fin octobre à début novembre, dans un univers de couleurs, d’amour et de joie.
Une tradition bien différente de notre culture

Dans notre culture, la mort est bien souvent un mot tabou, un mot qui fait peur, un mot synonyme de tristesse.
Pour ma part, mais cela n’appartient qu’à moi, je pense que nos défunts tant aimés continuent de veiller sur nous par-delà la lumière
Certes, nous ne pouvons plus les voir de la même façon, cela ne veut pas dire qu’ils ont disparu à tout jamais. Lorsqu’un bateau disparait à l’horizon cela ne veut pas dire qu’il a coulé, cela veut juste dire que nous ne pouvons plus le voir.
« On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux »
Antoine de Saint-Exupéry
C’est la raison pour laquelle j’adore cette tradition mexicaine, el día de los muertos (la fête des morts) qui célèbrent les défunts dans la joie et que je tiens à la partager avec vous.
L’origine « del día de los muertos »

Les origines sont contestées, mais remontent généralement aux cultures indigènes du Mexique.
« El dia del muerto » est une fête très importante et attendue avec impatience.
En effet, les Mexicains y consacrent beaucoup de temps et d’énergie, chaque année. Durant la fête des morts, il est dit que les âmes retournent dans le monde des vivant, savourent les offrandes placées sur les autels dans les maisons.
C’est ainsi l’occasion pour les proches de retrouver les âmes de leurs chers disparus.
Ici, la tristesse n’a pas sa place. Ils leur rendent hommage avec allégresse et gratitude avant de les laisser repartir le 2 novembre.
La Fête des Morts au Mexique est une tradition qui dure plusieurs jours.
Pourquoi plusieurs jours ?
Parce que chaque âme a son jour, la célébration de la Journée des Morts commence la dernière semaine d’octobre et se termine les premiers jours de novembre.
Certaines dates varient en fonction des coutumes locales de chaque État, mais en général, la Fête des Morts est célébrée de cette manière :
- 27 octobre : C’est le jour où les animaux de compagnie reviennent rendre visite à leurs maîtres.
A cet effet, il y a généralement de l’eau et certains types d’aliments pour eux dans la maison. - 28 octobre : Les âmes de ceux qui sont morts soudainement ou d’un accident sont reçues. Une bougie et une fleur blanche sont déposées sur l’autel.
- 29 octobre : est la journée dédiée aux personnes qui sont mortes noyées
- 30 octobre : Il est posé sur l’autel une bougie et un verre d’eau pour les âmes oubliées ou celles qui n’ont pas de famille qui se souviennent d’elles.
- 31 octobre : Aux enfants qui sont dans les limbes : ceux qui n’ont pas été baptisés ou qui ne sont pas nés
- 1er novembre : aux « petits anges » (c’est-à-dire les enfants).
C’est également le jour des offrandes. - 2 novembre : est le jour dédié aux âmes adultes.
Le matin chacun se retrouve au cimetière pour raccompagner le défunt. A midi toutes les cloches de la ville sonnent à l’envers, pour indiquer aux défunts que c’est l’heure du retour vers le ciel.
Lorsque l’on perd un proche dans l’année :
Un chemin de fleur est créé afin de guider l’âme disparue jusqu’aux offrandes.
Dans les villages et petites villes, durant le 1er et le 2 novembre, les familles endeuillées dans l’année, ouvrent leur maison à tout le monde (famille, amis et inconnus).
Des boissons et de la nourriture sont offertes à chacun.

J’ai eu la chance de vivre cette extraordinaire expérience à Cholula.
En passant dans la rue, nous avons été invités à entrer chez des personnes que nous ne connaissions pas afin de partager ce moment.
Je dois admettre que cela est un peu déstabilisant d’arriver ainsi chez des inconnus dans un moment de recueillement.
Mais la nièce du défunt nous a très vite mis à l’aise.
Fidèle à la tradition, elle nous a offert un mole (plat typique du Mexique). Elle a gentiment pris le temps de nous raconter l’origine des offrandes.
Sur l’autel, on retrouve toutes ces petites choses qui ont fait partie de la vie du défunt. Tous ces objets aimés de l’oncle disparu à cause de la pandémie. Nous y trouvons également tout ce qui représentait son travail, et ses passions.
L’abondance de nourriture sera emportée le lendemain au cimetière pour déjeuner sur la tombe. A midi, lorsque les toutes les cloches de la ville sonneront, l’âme du défunt repartira vers le Mitclan.
Le xoloitzcuintle : Le chien guide vers le monde des morts

La mort était considérée comme une autre étape du cycle de la vie, aussi le xoloitzcuintle, un chien « guide spirituel », était chargé d’accompagner les défunts pour traverser le fleuve qui délimite la frontière entre le monde des vivants et celui des morts.
C’était le début du voyage vers le territoire des morts, le Mitclan, constitué de 7 niveaux que nous retrouvons sur les autels.
La légende raconte que le Dieu de la mort dans la mythologie Aztèque Mictlantecuhtli, a vu passer un chien blanc.
Le Dieu de la mort lui dit alors « Tu as réussi à passer, et comme tu connais le chemin, pourrais-tu te charger d’accompagner les défunts jusqu’ici« .
Mais le chien blanc a décliné son invitation parce qu’il refusait de se salir.
Ensuite, Le Dieu de la mort a rencontré le xoloitzcuintle, un chien noir, qui a accepté la mission. Il est ainsi devenu le guide des défunts afin de leur permettre de commencer le voyage ver le Mictlán, le royaume des morts.
Les Catrina

La fête des morts au Mexique célèbre les défunts. On y célèbre la vie et la mort en équilibre, la continuité de la vie dans ce qui semble être la fin.
Cette tradition a une dimension importante représentée par les Catrina, des créatures macabres caricaturant les grandes dames du passé.

Elles sont déguisées à l’image d’une morte, maquillée comme un crâne mexicain, c’est-à-dire avec des couleurs vives, mais avec un résultat effrayant les yeux clos arborant une teinte rouge, une bouche étirée.

Les maquillages changent en fonction des régions.
La catrina en tant que manifestation artistique a aidé les Mexicains à perdre leur peur et à se moquer de la mort.
L’Autel

L’Autel mexicain traditionnel de la fête des morts est issu des anciennes célébrations aztèques.
Les sept marches sur les autels représentent les sept niveaux que doit traverser une âme avant de pouvoir reposer en paix dans l’infra-monde, le Mitclan.
La construction de l’autel est un moment important. Cela demande d’être non seulement créatif mais aussi respectueux.
Les éléments indispensables sur l’Autel

Les bougies symbolisent la lumière, l’espoir et la foi.

La photo du défunt est souvent placée en haut de l’Autel.

Associée à la nourriture, nous retrouvons également les boissons préférées du défunt sur l’Autel (vin, téquila ou autres)

Le pain des morts constitue l’un des éléments les plus importants de l’Autel.
Sa forme généralement circulaire représente le cycle de la vie et de la mort. Il permet aux âmes de se nourrir

Le papier picado (papier découpé) représente le vent pour symboliser la manière dont se déplacent les défunts à présent

Le cempasuchil (fleur des morts) est l’une des fleurs les plus utilisées pendant la célébration ; Il est dit que grâce à leur parfum les âmes sentiront qu’elles sont les bienvenues

L’arche sert aussi à guider le chemin des âmes à l’offrande des morts.
Nous retrouvons également :
- L’encens ou copal, symbole du passage de la vie à la mort en éloignant les mauvais esprits.
- Le sel afin de purifier l’âme pour ne pas la corrompre.
- Les crânes en sucre représentent les différents défunts de la famille.
- Le verre d’eau afin d’étancher la soif de l’âme qui vient de loin
En conclusion
Il est important de noter que la fête des morts est l’une des plus importantes au Mexique. A ce titre, elle a été classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2003. Une célébration étant considérée comme l’un des plus grands trésors de notre planète.
Cela a renforcé mon sentiment que nos défunts tant aimés continuent de veiller sur nous par-delà la lumière
🙏 Je remercie toutes les personnes rencontrées pour le partage de ces traditions ainsi que mon gendre et sa famille pour leur hospitalité, leur générosité, leur bienveillance et leur joie de vivre.
Mourir ce n’est point ne plus vivre
Mourir c’est partir pour ne plus souffrir
Ouvrir son âme à un monde de beauté
Paradis éternel pour reposer en paix
Anonyme


Et vous, qu’en pensez-vous ?
J’espère que vous aurez autant de plaisir à lire cet article que j’en ai eu à l’écrire.
Il me tenait à coeur de partager cette extraordinaire expérience qui n’a fait que renforcer mon propre regard sur la mort.
Merci de partager votre ressenti en commentaire et / ou en MP. 🙏


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